Le concept de contrôle chez Épictète constitue le pivot central de sa philosophie pratique, révélant comment la distinction fondamentale entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas transforme radicalement notre rapport à l’existence et à la souffrance humaine.
En raccourci…
La leçon la plus puissante qu’Épictète nous ait léguée tient en une phrase simple mais révolutionnaire : « Il y a ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. » Cette distinction, qui peut paraître évidente au premier regard, révèle à l’usage sa complexité et sa force transformatrice.
Épictète a appris cette sagesse dans sa chair. Né esclave en Phrygie, il a connu l’impuissance totale face aux circonstances extérieures. Paradoxalement, c’est cette expérience de la servitude qui lui a révélé l’existence d’un territoire inviolable en nous : notre capacité de juger, de choisir notre attitude, de donner ou refuser notre assentiment aux événements.
Cette découverte bouleverse notre conception ordinaire du pouvoir. Nous croyons généralement être maîtres de notre destin quand nous pouvons influencer le monde extérieur – obtenir ce poste, séduire cette personne, éviter cette maladie. Épictète nous révèle l’inverse : nous ne contrôlons vraiment que nos réactions intérieures, et c’est là que réside notre véritable liberté.
Concrètement, cela signifie que nous gaspillons une énergie considérable à nous tourmenter pour des choses qui échappent à notre prise. Les actions d’autrui, les événements du monde, le passé, l’avenir : autant de domaines où notre inquiétude ne sert à rien qu’à nous faire souffrir. En revanche, nous négligeons souvent ce sur quoi nous avons une prise réelle : nos pensées, nos valeurs, nos choix dans l’instant présent.
Cette philosophie peut sembler austère, mais elle s’avère libératrice. Quand nous cessons de vouloir contrôler l’incontrôlable, nous découvrons une paix intérieure insoupçonnée. Le stress diminue, l’anxiété s’apaise, et nous pouvons enfin consacrer notre énergie à ce qui en vaut vraiment la peine.
Épictète ne prêche pas la passivité. Au contraire, en nous aidant à identifier notre véritable domaine d’action, il nous rend plus efficaces. Un étudiant qui cesse de se ronger les sangs à propos de ses résultats peut se concentrer pleinement sur ses révisions. Un parent qui accepte de ne pas pouvoir vivre à la place de son enfant peut mieux l’accompagner dans ses choix.
Cette sagesse trouve un écho particulier dans notre époque anxiogène. Face à l’accélération du monde, aux crises globales, à l’incertitude permanente, la leçon d’Épictète résonne comme un antidote. Elle nous rappelle que nous sommes plus libres que nous ne le croyons – à condition de chercher cette liberté là où elle se trouve vraiment.
L’art de vivre selon Épictète consiste donc à devenir des experts en discrimination : savoir instantanément ce qui relève de notre pouvoir et ce qui n’en relève pas. Cette expertise se développe par l’exercice quotidien, comme un muscle mental qui se renforce à l’usage. Au bout du compte, cette pratique nous mène vers ce que les Stoïciens appelaient l’ataraxie : cette sérénité profonde qui naît de la reconnaissance lucide de nos limites et de notre grandeur.
La genèse existentielle d’une distinction philosophique
La distinction épictétienne entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas ne surgit pas d’une spéculation théorique abstraite mais s’enracine dans l’expérience existentielle la plus concrète : celle de l’esclavage et de la libération. Cette genèse biographique confère à ce concept une densité particulière qui explique sa force transformatrice et sa résonance durable.
L’esclavage d’Épictète lui enseigne d’abord l’impuissance radicale face aux déterminations extérieures. Propriété d’Épaphrodite, affranchi de Néron, il découvre que sa liberté de mouvement, ses relations sociales, ses activités quotidiennes échappent entièrement à sa volonté. Cette condition extrême révèle de manière saisissante ce que la condition humaine ordinaire masque : nous ne contrôlons jamais complètement les circonstances de notre existence.
Mais cette expérience de l’impuissance engendre paradoxalement la découverte d’un territoire inviolable de liberté. Même privé de liberté physique, Épictète garde intact son pouvoir de juger les événements, d’approuver ou de désapprouver intérieurement ce qui lui arrive, de préserver sa dignité morale malgré les humiliations extérieures. Cette découverte transforme sa compréhension de ce qu’est véritablement la liberté humaine.
La libération physique de l’esclavage ne fait que confirmer cette intuition fondamentale. Devenu libre de ses mouvements, Épictète comprend que cette liberté extérieure reste fragile et conditionnelle – l’exil imposé par Domitien à tous les philosophes le lui rappellera cruellement. En revanche, la liberté intérieure découverte dans les chaînes se révèle indestructible car elle ne dépend d’aucune condition extérieure.
Cette expérience personnelle nourrit une réflexion philosophique qui dépasse largement le cas individuel pour éclairer la condition humaine universelle. Épictète comprend que nous sommes tous, d’une certaine manière, des esclaves qui s’ignorent : esclaves de nos désirs, de l’opinion d’autrui, de notre attachement aux biens périssables, de notre illusion de contrôle sur l’incontrôlable.
La véritable philosophie consiste alors à opérer en nous-mêmes cette libération que les circonstances extérieures peuvent favoriser mais ne peuvent jamais réaliser à notre place. Cette libération suppose une révolution du regard qui nous fait découvrir l’étendue réelle de notre pouvoir en même temps que ses limites précises.
L’anatomie du contrôle : la prohairesis comme faculté souveraine
Au cœur de la philosophie épictétienne se trouve le concept de prohairesis, terme technique que l’on peut traduire par « faculté de choix » ou « volonté rationnelle ». Cette notion désigne l’instance en nous qui reste toujours libre, quelles que soient les contraintes extérieures, et qui constitue le territoire exact de ce qui dépend de nous.
La prohairesis ne se confond pas avec la volonté au sens moderne du terme. Elle ne désigne pas notre capacité de désirer ou notre énergie vitale, mais plus précisément notre pouvoir de donner ou refuser notre assentiment aux représentations qui se présentent à notre conscience. Cette faculté d’assentiment constitue le pivot de notre liberté car elle détermine notre attitude face aux événements et, par conséquent, notre paix ou notre trouble intérieurs.
Épictète analyse minutieusement le fonctionnement de cette faculté. Face à tout événement – agréable ou désagréable -, nous recevons d’abord une impression spontanée que nous ne contrôlons pas. Cette impression initiale ne dépend pas de nous car elle résulte des mécanismes automatiques de notre psychisme et de notre conditionnement passé.
En revanche, nous gardons toujours la possibilité d’examiner cette impression, de la juger, de l’accepter ou de la rejeter. C’est dans cet espace minimal entre l’impression reçue et notre réaction définitive que se loge toute la liberté humaine. Cette liberté peut paraître mince, mais elle suffit à transformer complètement notre rapport à l’existence.
La prohairesis fonctionne selon trois opérations fondamentales que Épictète identifie comme les « disciplines » de la philosophie pratique. D’abord, elle peut désirer ou rejeter (orexis et ekklisis) : nous choisissons ce vers quoi nous orientons notre aspiration profonde. Ensuite, elle peut agir ou s’abstenir (hormê et aphormê) : nous décidons de nos comportements effectifs. Enfin, elle peut juger ou suspendre son jugement : nous évaluons la vérité ou la fausseté de nos représentations.
Ces trois opérations délimitent exactement le territoire de ce qui dépend de nous. Tout le reste – les actions d’autrui, les événements du monde, les résultats de nos propres actions – appartient au domaine de ce qui ne dépend pas de nous et doit être accueilli avec cette indifférence active que les Stoïciens appellent apraxia.
La cartographie de l’incontrôlable : ce qui ne dépend pas de nous
L’identification précise de ce qui ne dépend pas de nous constitue un exercice aussi essentiel que délicat dans la pratique épictétienne. Cette cartographie de l’incontrôlable vise non pas à nous décourager mais à nous libérer des efforts vains et à nous permettre de concentrer notre énergie sur notre véritable domaine d’action.
Le corps occupe une place ambiguë dans cette cartographie. Nous pouvons certes influencer notre santé par nos choix de vie, mais nous ne contrôlons ultimement ni la maladie ni la mort. Cette reconnaissance ne nous conduit pas au négligence de notre corps mais à un rapport plus libre à sa fragilité. Nous prenons soin de notre santé sans faire dépendre notre bonheur de notre condition physique.
Plus délicat encore, les résultats de nos propres actions échappent à notre contrôle direct. Nous pouvons nous préparer consciencieusement à un examen, mais nous ne maîtrisons ni les questions posées, ni l’état de notre mémoire le jour J, ni les critères d’évaluation de nos correcteurs. Cette reconnaissance transforme radicalement notre rapport à l’action : nous nous concentrons sur la qualité de nos efforts plutôt que sur leurs résultats.
Les actions d’autrui représentent évidemment un domaine majeur de l’incontrôlable, source de nombreuses souffrances inutiles. Nous ne pouvons forcer personne à nous aimer, à nous respecter, à adopter nos opinions. Cette évidence théorique se révèle difficile à intégrer pratiquement car elle heurte notre désir de contrôler notre environnement relationnel.
L’opinion d’autrui sur nous constitue un aspect particulièrement important de ce que nous ne contrôlons pas. Nous pouvons agir de manière à mériter l’estime, mais nous ne pouvons garantir que cette estime sera effectivement accordée. Cette reconnaissance libère de l’esclavage de la réputation et permet l’émergence de l’authenticité.
Le passé et l’avenir délimitent enfin les frontières temporelles de l’incontrôlable. Le passé est achevé et ne peut plus être modifié ; l’avenir n’existe pas encore et dépend de facteurs qui nous dépassent largement. Seul le présent offre un terrain d’action réel pour notre prohairesis, d’où l’importance de développer une présence attentive à l’instant qui passe.
Cette cartographie de l’incontrôlable ne vise pas à nous résigner mais à nous rendre plus efficaces en nous évitant de gaspiller nos forces dans des combats perdus d’avance. Elle nous apprend à distinguer entre l’acceptation sage des limites et la démission paresseuse devant l’effort nécessaire.
La discipline de l’assentiment : l’art du jugement correct
La pratique centrale de la philosophie épictétienne consiste dans l’éducation de notre faculté de jugement pour qu’elle apprenne à discerner instantanément ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Cette discipline de l’assentiment (sunkatathesis) transforme progressivement nos automatismes mentaux et nous rend maîtres de nos réactions émotionnelles.
Cette discipline suppose d’abord le développement d’une attention particulière à nos propres processus mentaux. Nous devons apprendre à observer nos pensées comme des phénomènes objectifs plutôt que de nous identifier immédiatement à elles. Cette prise de distance révèle que nous ne sommes pas nos pensées mais l’instance qui peut les examiner et les évaluer.
L’exercice fondamental consiste à questionner systématiquement chaque impression qui se présente à notre conscience : « Cette représentation concerne-t-elle quelque chose qui dépend de moi ou qui n’en dépend pas ? » Cette question, apparemment simple, révèle à l’usage sa complexité et sa fécondité.
Prenons l’exemple de la colère. Nous nous mettons en colère contre quelqu’un qui nous a offensés. L’analyse épictétienne révèle que cette colère résulte d’un jugement erroné : nous considérons l’offense comme un mal qui nous affecte réellement. En réalité, les paroles ou les actions d’autrui ne peuvent nous nuire que si nous leur accordons ce pouvoir par notre assentiment.
Cette analyse ne nie pas la réalité de l’offense objective, mais révèle que notre trouble émotionnel provient de notre interprétation plutôt que du fait lui-même. En refusant notre assentiment au jugement « cette offense me nuit véritablement », nous nous libérons de la colère sans pour autant approuver le comportement offensant.
La discipline de l’assentiment s’applique également à nos désirs et à nos aversions. Face à un désir d’acquisition – richesse, reconnaissance, plaisir -, nous apprenons à nous demander : « Ce désir porte-t-il sur quelque chose qui dépend de moi ? » Si la réponse est négative, nous pouvons choisir de ne pas nourrir ce désir par notre assentiment.
Cette discipline ne supprime pas nos émotions naturelles mais les purifie en éliminant leurs aspects irrationnels et destructeurs. Nous gardons notre capacité d’émotion authentique tout en nous libérant des perturbations qui naissent de nos jugements erronés.
L’acceptation créatrice : transformer l’obstacle en chemin
L’un des aspects les plus subtils de l’enseignement épictétien concerne la transformation de notre rapport aux obstacles et aux épreuves. Plutôt que de subir passivement ce qui ne dépend pas de nous, nous apprenons à l’utiliser comme matériau pour notre développement moral et spirituel.
Cette transformation s’exprime dans la formule célèbre : « L’empêchement à l’action avance l’action. Ce qui fait obstacle devient le chemin. » Cette maxime ne relève pas de l’optimisme naïf mais d’une analyse lucide des possibilités offertes par toute situation, même la plus défavorable.
L’obstacle externe révèle souvent des faiblesses intérieures que nous n’aurions pas découvertes autrement. Une épreuve de santé peut nous révéler notre attachement excessif au corps ; un échec professionnel peut nous faire prendre conscience de notre dépendance à la reconnaissance sociale ; une rupture affective peut nous apprendre la différence entre amour authentique et possession jalouse.
Cette pédagogie de l’adversité transforme notre attitude face aux difficultés de l’existence. Au lieu de les considérer comme des accidents regrettables qui perturbent notre quête du bonheur, nous apprenons à les accueillir comme des occasions privilégiées d’exercer nos vertus et d’approfondir notre connaissance de nous-mêmes.
Cette acceptation créatrice ne signifie pas que nous devenons indifférents à la souffrance ou que nous cessons d’agir pour améliorer notre condition. Elle signifie que nous ne faisons plus dépendre notre paix intérieure de l’absence d’obstacles mais de notre capacité à les transformer en instruments de croissance personnelle.
Cette transformation suppose un changement complet de perspective temporelle. Au lieu d’espérer un avenir sans difficultés, nous apprenons à trouver dans le présent, tel qu’il est, les ressources nécessaires à notre épanouissement. Cette présence au réel, libérée des projections anxieuses sur l’avenir ou des regrets stériles du passé, révèle la richesse insoupçonnée de l’instant présent.
La liberté dans la dépendance : paradoxes de la condition humaine
L’enseignement épictétien révèle l’un des paradoxes les plus féconds de la condition humaine : nous ne devenons véritablement libres qu’en reconnaissant lucidement l’étendue de notre dépendance. Cette reconnaissance, loin de nous diminuer, nous grandit en nous révélant le territoire exact de notre souveraineté.
Cette liberté dans la dépendance s’exprime d’abord dans notre rapport aux nécessités biologiques et sociales. Nous dépendons de la nourriture, du sommeil, des autres humains pour notre survie et notre épanouissement. Nier ces dépendances ne nous libère pas mais nous expose à des illusions dangereuses ; les reconnaître nous permet de les assumer sereinement sans en être les esclaves.
Le paradoxe s’approfondit quand nous considérons notre insertion dans l’ordre cosmique. Nous ne choisissons ni notre époque, ni notre lieu de naissance, ni nos capacités naturelles, ni les événements qui marquent notre existence. Pourtant, cette dépendance radicale libère une responsabilité tout aussi radicale : celle de choisir notre attitude face à ces données imposées.
Cette responsabilité révèle la grandeur paradoxale de la condition humaine. Plus nous reconnaissons nos limites, plus nous découvrons l’infinité de notre pouvoir créateur dans ces limites mêmes. Un prisonnier peut être plus libre qu’un roi s’il a appris à exercer sa prohairesis, tandis que le roi reste esclave s’il ignore cette liberté intérieure.
Cette dialectique de la liberté et de la dépendance transforme notre compréhension de l’action efficace. L’efficacité véritable ne consiste pas à imposer notre volonté au réel mais à collaborer intelligemment avec les forces qui nous dépassent. Cette collaboration suppose une connaissance fine de ce qui dépend de nous et de ce qui n’en dépend pas.
L’humilité qui naît de cette reconnaissance n’affaiblit pas notre action mais la fortifie en la débarrassant des illusions qui la rendent inefficace. Nous cessons de lutter contre l’ordre cosmique pour apprendre à surfer sur ses vagues, transformant les obstacles en alliés et les contraintes en tremplins.
Applications contemporaines : le contrôle à l’ère de l’anxiété
La philosophie épictétienne du contrôle trouve une résonance particulièrement forte dans notre époque caractérisée par une inflation des inquiétudes et une illusion technologique de maîtrise totale. Ces applications contemporaines révèlent la permanence de certaines structures fondamentales de la condition humaine par-delà les transformations historiques.
L’accélération technologique et sociale génère des formes inédites d’anxiété liées à notre sentiment de perdre le contrôle sur un monde de plus en plus complexe et changeant. Les outils numériques, censés nous donner plus de maîtrise sur notre environnement, créent souvent de nouvelles dépendances et de nouveaux stress. La connexion permanente nous expose à un flux d’informations que nous ne pouvons ni contrôler ni assimiler.
Face à cette surcharge informationnelle, la discrimination épictétienne entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas s’avère particulièrement libératrice. Nous ne pouvons pas contrôler le flux des actualités mondiales, mais nous pouvons choisir notre exposition à ces informations et notre réaction face à elles.
Les réseaux sociaux illustrent parfaitement l’actualité de l’enseignement épictétien sur l’opinion d’autrui. La recherche compulsive de « likes » et de commentaires positifs révèle sous une forme moderne l’ancien esclavage vis-à-vis du regard d’autrui. La libération épictétienne de cette dépendance reste d’une actualité brûlante dans une culture de l’image et de l’approbation sociale.
Le monde professionnel contemporain, avec son culte de la performance et sa précarisation croissante, génère également des anxiétés que l’approche épictétienne peut apaiser. Nous ne contrôlons ni la conjoncture économique, ni les décisions de nos employeurs, ni l’évolution technologique qui transforme nos métiers. En revanche, nous gardons toujours le pouvoir sur la qualité de notre travail et notre attitude professionnelle.
Cette application ne conduit pas à la résignation face aux injustices sociales mais à une action plus efficace. En distinguant ce qui dépend de nous (notre engagement, notre solidarité, nos choix de consommation) de ce qui n’en dépend pas (les décisions politiques globales), nous pouvons agir de manière plus ciblée et moins anxiogène pour le changement social.
L’écologie contemporaine bénéficie également de cette approche. Face à l’ampleur des défis environnementaux, beaucoup oscillent entre déni et paralysie anxieuse. L’approche épictétienne invite à se concentrer sur nos choix personnels concrets tout en acceptant que la transformation globale dépend de facteurs qui nous dépassent largement.
Cette sagesse du contrôle révèle finalement son actualité dans sa capacité à générer une action plus juste et plus sereine, débarrassée des illusions qui stérilisent l’engagement tout en préservant la motivation nécessaire au changement. Elle nous apprend à agir pleinement dans notre domaine de compétence sans nous épuiser dans des combats où notre responsabilité n’est pas engagée.
Pour approfondir
#StoïcismePratique
Épictète — Manuel (Mille et une nuits)
#Entretiens
Épictète — Entretiens (Gallimard)
#PédagogieAntique
Ilsetraut Hadot & Pierre Hadot — Apprendre à philosopher dans l’Antiquité : l’enseignement du Manuel d’Épictète et son commentaire néoplatonicien (Le Livre de Poche)
#CommentaireNéoplatonicien
Simplicius — Commentaire sur le Manuel d’Épictète, Tome 1 (Chapitres I à XXIV) (Les Belles Lettres)
#VulgarisationStoïcisme
Jean-Baptiste Gourinat — Le stoïcisme (PUF, Que sais-je ?)










