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Table of Contents
  1. En raccourci…
  2. L’expérience personnelle comme laboratoire théorique
  3. La critique des vertus païennes : « splendides vices »
  4. Les vertus chrétiennes : transformation par la grâce
  5. La charité comme forme des vertus
  6. Les implications politiques et sociales
  7. L’héritage et les débats contemporains
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Augustin d’Hippone – Vertus chrétiennes vs vertus païennes

  • 27/01/2025
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Augustin d’Hippone établit une distinction fondamentale entre vertus chrétiennes et vertus païennes qui transforme radicalement la compréhension de la moralité en subordonnant l’excellence éthique à la relation avec Dieu et en révélant l’insuffisance de la seule raison humaine pour atteindre la véritable vertu.

En raccourci…

Augustin d’Hippone opère une révolution dans la conception des vertus en établissant une distinction radicale entre vertus chrétiennes et vertus païennes. Cette distinction ne relève pas d’une simple classification mais touche aux fondements mêmes de la moralité humaine.

Pour comprendre cette distinction, il faut partir du parcours personnel d’Augustin. Formé dans la culture classique, imprégné de philosophie stoïcienne et cicéronienne, il découvre avec sa conversion que ses anciennes certitudes morales étaient insuffisantes. Cette expérience personnelle nourrit sa réflexion théorique sur les limites de la morale philosophique.

Les vertus païennes – courage, justice, prudence, tempérance – sont certes admirables et socialement utiles. Mais elles demeurent selon Augustin des vertus « splendides » qui cachent un vice fondamental : l’orgueil. L’homme qui s’appuie sur ses seules forces morales cultive nécessairement l’amour-propre et la suffisance, ce qui l’éloigne de Dieu.

Cette critique ne vise pas à dévaloriser totalement les réalisations morales de l’Antiquité. Augustin reconnaît la grandeur de certaines figures païennes comme Caton ou Regulus, mais il affirme que leurs vertus, privées de leur fin véritable, ne peuvent conduire au bonheur éternel. Leurs actions sont bonnes relativement mais manquent la vérité absolue.

Les vertus chrétiennes se distinguent par leur origine et leur finalité. Elles procèdent de la grâce divine et visent l’amour de Dieu et du prochain plutôt que la perfection personnelle. Cette différence d’orientation transforme radicalement la nature de l’acte moral : ce n’est plus l’homme qui se perfectionne par ses efforts mais Dieu qui transforme l’homme par son action.

La charité occupe une position centrale dans cette nouvelle économie des vertus. Elle n’est pas simplement une vertu parmi d’autres mais la forme de toutes les vertus authentiques. Sans charité, les actes moralement corrects deviennent vides de sens véritable ; avec elle, les actions les plus simples acquièrent une dimension éternelle.

Cette transformation suppose une conversion intérieure que la philosophie seule ne peut opérer. L’homme doit reconnaître son impuissance morale et s’ouvrir à l’action de la grâce pour accéder aux véritables vertus. Cette dépendance n’amoindrit pas la dignité humaine mais révèle sa véritable grandeur dans l’union à Dieu.

Les implications de cette doctrine dépassent largement le domaine moral pour toucher à la politique et à l’histoire. Si les vertus païennes ne sont que de « splendides vices », alors les cités antiques, malgré leur grandeur apparente, ne peuvent prétendre à la véritable justice. Seule la « Cité de Dieu » réalise l’idéal moral authentique.

Cette vision augustinienne influence profondément la pensée occidentale. Elle structure la compréhension médiévale des vertus, inspire la théologie scolastique et continue d’irriguer les débats contemporains sur les rapports entre morale et religion. Elle pose la question toujours actuelle de savoir si une éthique séculière peut suffire à fonder une vie morale pleinement épanouie.

L’héritage de cette distinction reste controversé. Certains y voient une dévalorisation illégitime des réalisations humaines, d’autres une lucidité nécessaire sur les limites de l’orgueil moral. Cette tension révèle la profondeur d’une interrogation qui traverse encore nos sociétés sécularisées.

L’expérience personnelle comme laboratoire théorique

La distinction augustinienne entre vertus chrétiennes et païennes s’enracine dans l’expérience personnelle de la conversion racontée dans les Confessions. Cette autobiographie spirituelle révèle comment la découverte du christianisme transforme radicalement la compréhension que le futur évêque d’Hippone avait de la moralité et de la perfection humaine.

Le jeune Augustin avait été formé dans la culture classique la plus raffinée. Rhéteur brillant, nourri de Cicéron et de Sénèque, il partageait l’idéal antique de la sagesse comme maîtrise de soi et excellence morale. Cette formation l’avait conduit à admirer les grandes figures de l’histoire romaine et à concevoir la vertu comme l’accomplissement des capacités humaines les plus nobles.

Sa rencontre avec le manichéisme révèle déjà une insatisfaction face à cette morale purement humaine. L’attrait exercé par cette doctrine dualiste témoigne d’une intuition selon laquelle le mal ne peut être surmonté par les seules forces de la volonté. Bien qu’il finisse par rejeter le manichéisme, cette expérience lui révèle l’insuffisance de l’optimisme moral classique.

La conversion proprement dite, dans le jardin de Milan, marque la découverte d’une nouvelle forme de moralité. Ce n’est plus par l’effort tendu de la volonté qu’Augustin trouve la paix mais par l’abandon confiant à la grâce divine. Cette expérience personnelle devient le paradigme de sa compréhension théorique des vertus chrétiennes.

Cette transformation existentielle éclaire rétrospectivement les insuffisances de sa moralité antérieure. Augustin découvre que ses efforts vertueux étaient secrètement motivés par l’orgueil et le désir de paraître plutôt que par l’amour authentique. Cette lucidité rétrospective nourrit sa critique théorique des vertus païennes.

L’évolution de sa conception de la continence illustre parfaitement cette transformation. Alors qu’il avait longtemps conçu la chasteté comme une conquête héroïque de la volonté sur les passions, il découvre qu’elle ne peut être reçue que comme un don de Dieu. Cette découverte généralise sa compréhension de toutes les vertus comme dépendantes de la grâce.

Cette genèse expérientielle de sa doctrine explique sa force de conviction mais aussi certaines de ses limites. L’universalisation de son parcours personnel peut conduire à sous-estimer les possibilités morales authentiques de ceux qui n’ont pas vécu la même conversion. Cette tension traverse toute sa réflexion sur les rapports entre nature et grâce.

La critique des vertus païennes : « splendides vices »

L’analyse augustinienne des vertus païennes culmine dans la formule provocante qui les qualifie de « splendides vices ». Cette expression paradoxale révèle la radicalité de sa critique : ce qui apparaît comme le plus admirable dans l’ordre humain se révèle vicié dans sa racine même. Cette critique ne vise pas à nier la réalité des accomplissements moraux antiques mais à révéler leur insuffisance ultime.

La racine de cette insuffisance réside selon Augustin dans la motivation profonde qui anime les vertus purement humaines. Même lorsque les actes sont objectivement bons et socialement bénéfiques, ils demeurent entachés d’orgueil si leur fin ultime est la gloire humaine plutôt que la gloire divine. Cette analyse psychologique révèle une corruption subtile qui échappe souvent à la conscience immédiate.

Cette critique s’applique particulièrement aux héros de l’histoire romaine qu’admirait la culture classique. Caton qui se donne la mort plutôt que de survivre à la liberté, Regulus qui respecte sa parole au péril de sa vie : ces figures incarnent certes des valeurs admirables, mais elles recherchent ultimement leur propre excellence plutôt que le bien véritable. Leur grandeur demeure relative à l’ordre temporel.

L’analyse augustinienne révèle également l’instabilité intrinsèque des vertus païennes. Privées de leur fondement absolu en Dieu, elles dépendent des circonstances et des opinions humaines qui peuvent les détourner de leur objet apparent. Le courage peut devenir témérité, la justice vengeance, la tempérance pusillanimité selon les contextes et les tentations.

Cette instabilité révèle plus profondément l’impossibilité pour l’homme déchu d’atteindre par ses seules forces la perfection morale. Le péché originel a corrompu non seulement la volonté mais aussi l’intelligence pratique qui ne peut plus discerner clairement le bien véritable. Cette corruption explique pourquoi les plus beaux efforts moraux demeurent marqués par l’ambiguïté.

La critique augustinienne s’étend aux systèmes philosophiques qui prétendent fonder la moralité sur la seule raison. Stoïcisme, épicurisme, académisme : toutes ces écoles butent selon lui sur leur prétention à l’autosuffisance morale. Leurs idéaux restent abstraits et leurs réalisations concrètes démenties par la fragilité humaine.

Cette analyse ne conduit cependant pas au nihilisme moral mais à la reconnaissance de la nécessité de la grâce. En révélant les limites des vertus purement humaines, Augustin prépare la compréhension de la transformation que peut opérer l’action divine. Sa critique vise moins à décourager l’effort moral qu’à l’orienter vers sa source véritable.

Les vertus chrétiennes : transformation par la grâce

La conception augustinienne des vertus chrétiennes ne consiste pas simplement à ajouter un fondement religieux aux vertus classiques mais à opérer une transformation qualitative de la moralité humaine. Cette transformation procède de l’action de la grâce qui régénère les capacités morales de l’homme et réoriente sa volonté vers sa fin véritable. Cette action divine ne supprime pas l’effort humain mais lui donne son efficacité authentique.

Cette transformation se manifeste d’abord dans la motivation de l’action morale. Là où les vertus païennes visaient ultimement la perfection ou la gloire personnelle, les vertus chrétiennes sont orientées par l’amour de Dieu et du prochain. Cette réorientation n’est pas superficielle mais touche à l’intention profonde qui qualifie moralement l’action humaine.

La structure même de la vertu se trouve modifiée par cette transformation. Les quatre vertus cardinales classiques – prudence, justice, force, tempérance – reçoivent une signification nouvelle quand elles sont informées par la charité. La prudence devient discernement spirituel, la justice recherche de la volonté divine, la force persévérance dans la foi, la tempérance détachement des biens terrestres.

Les vertus théologales – foi, espérance, charité – constituent la nouveauté propre de la moralité chrétienne. Ces vertus ne correspondent à aucune réalité de l’ordre naturel mais sont purement surnaturelles, données par Dieu pour permettre à l’homme d’entrer en relation avec lui. Elles structurent un ordre moral inédit qui dépasse les possibilités de la seule nature humaine.

La charité occupe une position privilégiée dans cette économie des vertus. Elle n’est pas seulement la première des vertus théologales mais la forme de toutes les autres vertus. Sans elle, même les actes objectivement conformes à la loi morale demeurent stériles ; avec elle, les actions les plus humbles acquièrent une valeur éternelle.

Cette primauté de la charité révèle la dimension relationnelle essentielle de la moralité chrétienne. Être vertueux ne consiste plus à atteindre un idéal de perfection individuelle mais à vivre dans l’amour de Dieu et des autres. Cette perspective relationnelle transforme la compréhension de la sainteté comme communion plutôt que comme accomplissement personnel.

La dépendance des vertus chrétiennes à l’égard de la grâce ne diminue pas mais révèle la véritable dignité de l’homme. En reconnaissant son incapacité naturelle à atteindre sa fin surnaturelle, l’homme découvre sa vocation à participer à la vie divine elle-même. Cette participation constitue la grandeur authentique de la condition humaine régénérée.

La charité comme forme des vertus

Dans l’architecture morale augustinienne, la charité ne constitue pas simplement une vertu parmi d’autres mais le principe formateur qui donne leur authenticité à toutes les dispositions morales. Cette conception originale transforme radicalement la compréhension classique des vertus en subordonnant leur valeur à leur participation à l’amour divin. Cette doctrine de la charité-forme influence durablement la tradition théologique occidentale.

La formulation de cette doctrine s’appuie sur l’analyse de situations moralement ambiguës où les mêmes actes peuvent procéder de motivations opposées. Un père qui châtie son enfant et un tyran qui torture ses victimes posent tous deux des actes de violence, mais l’un agit par amour et l’autre par cruauté. Cette distinction révèle que la qualification morale de l’acte dépend moins de sa matérialité que de l’intention qui l’anime.

Cette analyse conduit Augustin à distinguer l’aspect matériel de l’acte moral de sa forme spirituelle. Les vertus cardinales définissent la rectitude objective des comportements, mais seule la charité leur donne leur valeur surnaturelle. Un païen peut agir avec justice dans ses rapports sociaux, mais cette justice demeure imparfaite tant qu’elle ne procède pas de l’amour de Dieu.

La charité transforme également la compréhension de l’unité des vertus. Dans la perspective classique, cette unité procédait de la prudence qui permettait de discerner le juste milieu en chaque matière ; dans la perspective augustinienne, elle procède de la charité qui unifie toutes les dispositions morales dans l’amour unique de Dieu. Cette unité est plus profonde car elle touche à l’orientation fondamentale de la personne.

Cette doctrine éclaire le paradoxe apparent de certains comportements chrétiens qui semblent contredire la morale commune. La colère du Christ chassant les marchands du temple, la sévérité de Paul envers les pécheurs, la pauvreté volontaire des moines : ces attitudes trouvent leur justification dans la charité qui peut exiger de dépasser la mesure ordinaire des vertus. L’amour authentique ne se laisse pas enfermer dans les règles conventionnelles.

Cette primauté de la charité révèle également la dimension eschatologique de la moralité chrétienne. Les vertus chrétiennes ne visent pas seulement l’harmonie de la vie terrestre mais la préparation à la vision béatifique où la charité trouvera son accomplissement. Cette perspective d’éternité relativise les biens temporels et oriente l’action vers sa fin ultime.

La conséquence pratique de cette doctrine est l’importance accordée à la purification de l’intention. Plus que la multiplication des bonnes œuvres, c’est la purification du cœur qui constitue l’enjeu essentiel de la vie morale. Cette intériorisation ne conduit pas au mépris de l’action mais à sa transfiguration par l’amour authentique.

Les implications politiques et sociales

La distinction augustinienne entre vertus chrétiennes et païennes débouche sur une analyse politique qui révèle les limites intrinsèques des réalisations temporelles et fonde une nouvelle conception de la justice sociale. Cette analyse, développée principalement dans La Cité de Dieu, transforme la philosophie politique en révélant l’insuffisance des ordres purement humains. Les implications de cette doctrine dépassent largement le domaine théologique pour toucher aux fondements mêmes du vivre-ensemble.

L’analyse de l’Empire romain illustre parfaitement cette perspective critique. Augustin reconnaît les réalisations remarquables de Rome en matière de droit, d’administration et de pacification, mais il révèle que ces accomplissements demeurent marqués par la libido dominandi, la passion de dominer qui corrompt même les plus belles réalisations politiques. Cette corruption explique la fragilité ultime de toutes les constructions purement humaines.

Cette critique ne conduit pas au rejet de l’ordre politique mais à sa relativisation. Les institutions humaines, même imparfaites, demeurent nécessaires pour maintenir une paix relative dans la cité terrestre. Mais cette paix ne peut prétendre réaliser la justice parfaite qui ne se trouve que dans la cité céleste où règne l’amour de Dieu.

La coexistence des deux cités dans l’histoire humaine crée une situation complexe pour les chrétiens. Ils doivent participer à l’ordre temporel tout en gardant leurs distances avec ses prétentions absolues. Cette tension féconde inspire une attitude politique qui conjugue engagement pragmatique et détachement spirituel.

Cette perspective augustinienne influence profondément l’évolution de la pensée politique occidentale. Elle fonde la distinction entre ordre temporel et ordre spirituel qui structure les débats médiévaux sur les rapports entre l’Église et l’État. Elle inspire également une conception de l’autorité politique comme service plutôt que comme domination.

L’analyse des vertus civiques révèle leurs ambiguïtés constitutives. Le patriotisme, le dévouement au bien commun, le sens de l’honneur peuvent certes contribuer à l’ordre social, mais ils risquent toujours de dégénérer en nationalisme, démagogie ou vaine gloire. Seule leur purification par la charité peut préserver leur orientation authentique vers le bien commun.

Cette doctrine inspire également une conception originale de la justice sociale. La vraie justice ne consiste pas seulement dans le respect des droits individuels ou l’équité distributive mais dans la reconnaissance de l’ordre voulu par Dieu. Cette conception transcendante de la justice fonde l’exigence d’une transformation morale des rapports sociaux plutôt que leur simple régulation juridique.

L’héritage et les débats contemporains

La distinction augustinienne entre vertus chrétiennes et païennes continue d’alimenter les débats contemporains sur les rapports entre morale et religion, suscitant des interprétations divergentes qui révèlent la complexité et l’actualité de cette problématique. Cette persistance de l’influence augustinienne témoigne de la profondeur des questions qu’il a soulevées, même si les réponses qu’il propose demeurent controversées. L’examen de cette postérité révèle les enjeux contemporains de sa pensée.

L’influence sur la théologie morale catholique reste considérable. La doctrine thomiste des vertus, tout en intégrant l’héritage aristotélicien, maintient la distinction augustinienne entre ordre naturel et ordre surnaturel. Thomas d’Aquin nuance cependant la sévérité augustinienne en reconnaissant une bonté relative aux vertus acquises naturellement, tout en maintenant leur subordination aux vertus infuses.

La Réforme protestante radicalise certains aspects de la position augustinienne. Luther et Calvin insistent encore plus fortement sur la corruption de la nature humaine et l’impossibilité d’atteindre de véritables vertus sans la grâce. Cette radicalisation influence les débats contemporains sur la justification et la sanctification dans les Églises issues de la Réforme.

La pensée moderne développe une critique inverse de la position augustinienne. Les Lumières affirment l’autonomie de la raison morale et contestent la nécessité d’un fondement religieux à l’éthique. Kant particulièrement développe une morale du devoir qui prétend se suffire à elle-même sans référence à une révélation divine.

Cette opposition moderne suscite de nouvelles synthèses qui tentent de concilier autonomie morale et ouverture au transcendant. La philosophie personnaliste, par exemple, valorise la dignité de la personne humaine tout en reconnaissant sa vocation à la transcendance. Ces tentatives révèlent la permanence de la tension augustinienne entre nature et grâce.

Les débats bioéthiques contemporains réactualisent ces questions sous des formes nouvelles. La question de savoir si une éthique purement séculière peut fonder des normes morales universelles face aux défis de la biotechnologie retrouve les interrogations augustiniennes sur les limites de la raison morale. Cette actualisation révèle la pertinence durable de ses questionnements.

La sociologie des valeurs contemporaine redécouvre également certaines intuitions augustiniennes. L’analyse des motivations profondes de l’action sociale révèle souvent des ressorts plus complexes que les justifications rationnelles apparentes. Cette lucidité sociologique peut éclairer la critique augustinienne de l’orgueil moral sans nécessairement épouser ses présupposés théologiques.

Ces débats contemporains révèlent finalement la fécondité d’une pensée qui refuse les facilités aussi bien du moralisme naïf que du relativisme nihiliste. En maintenant à la fois l’exigence de vérité morale et la lucidité sur les ambiguïtés humaines, la réflexion augustinienne offre des ressources précieuses pour penser les défis éthiques de notre époque. Cette actualité ne garantit pas la validité de ses réponses mais confirme la pertinence de ses questions pour quiconque refuse de renoncer à l’exigence de vérité dans l’ordre moral.

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