Philosophes.org
Philosophes.org
  • n/a

Sensibilité

  • 22/10/2025
  • 7 minutes de lecture
Total
0
Shares
0
0
0

Définition et étymologie

La sensibilité désigne la capacité d’un être vivant à recevoir des impressions sensorielles et à éprouver des sensations, des émotions ou des sentiments. Le terme provient du latin sensibilitas, dérivé de sensibilis (qui peut être perçu par les sens, susceptible de sensation), lui-même formé sur sensus (sens, sensation, sentiment) et le verbe sentire (percevoir par les sens, sentir, éprouver). Cette double racine sensorielle et affective persiste dans l’usage moderne du concept.

On peut distinguer plusieurs niveaux et dimensions de la sensibilité. La sensibilité physiologique désigne la réceptivité des organes sensoriels aux stimulations externes (lumière, son, chaleur, pression) et internes (faim, douleur, proprioception). La sensibilité psychologique renvoie à la capacité d’éprouver des émotions, des affects, des sentiments. La sensibilité esthétique caractérise la faculté d’apprécier le beau et d’être touché par les œuvres d’art. La sensibilité morale indique la capacité d’être affecté par les valeurs éthiques, de ressentir sympathie, compassion ou indignation.

Philosophiquement, la sensibilité soulève des questions fondamentales : quel est son rapport à la raison ? Constitue-t-elle une source légitime de connaissance ou une entrave à la vérité ? Comment s’articulent dimension réceptive (passive) et dimension affective (engageant le sujet) de la sensibilité ? La sensibilité est-elle purement subjective ou possède-t-elle une dimension objective, voire universelle ?

Usage philosophique et développements

L’Antiquité : méfiance et hiérarchisation

La philosophie grecque classique établit généralement une hiérarchie entre sensibilité et intellect, privilégiant ce dernier. Platon, dans la République et le Phédon, oppose radicalement le monde sensible, domaine de l’apparence changeante et trompeuse accessible par la sensation, au monde intelligible des Idées éternelles, accessible seulement par la raison pure. La sensibilité enchaîne l’âme au corps, l’emprisonne dans la caverne des illusions. Le philosophe doit s’en libérer par l’ascèse intellectuelle pour contempler les vérités éternelles. Cette dévalorisation de la sensibilité structure durablement la métaphysique occidentale.

Aristote nuance cette condamnation. Dans le De Anima (De l’âme), il analyse minutieusement les cinq sens externes (vue, ouïe, toucher, goût, odorat) et les sens internes (sens commun, imagination, mémoire). La sensation constitue le point de départ nécessaire de toute connaissance : « Rien n’est dans l’intellect qui ne soit d’abord dans les sens » (nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu). L’abstraction intellectuelle opère sur le matériau fourni par la sensibilité. Aristote reconnaît ainsi la légitimité épistémologique de la sensibilité tout en maintenant la supériorité de l’intellection.

Les stoïciens développent une théorie sophistiquée de la sensation comme « impression » (phantasia) que les objets externes produisent dans l’âme. Cependant, ils subordonnent strictement la sensibilité à la raison : les passions, issues de jugements erronés sur les impressions sensibles, doivent être éliminées (apatheia) pour atteindre la sagesse. La sensibilité mal maîtrisée trouble l’âme et empêche la vie selon la nature rationnelle.

Moyen Âge : sensibilité et connaissance de Dieu

La tradition chrétienne médiévale hérite de cette ambivalence. D’un côté, la sensibilité corporelle appartient à la création bonne de Dieu ; l’incarnation du Christ valorise la chair et les sens. De l’autre, le péché a corrompu la sensibilité, source de concupiscence et de distraction spirituelle.

Thomas d’Aquin élabore une synthèse aristotélico-chrétienne. Dans la Somme théologique, il affirme que la connaissance humaine commence nécessairement par la sensation : l’intellect agent abstrait les formes intelligibles à partir des images sensibles (phantasmata). La sensibilité n’est pas opposée à la raison mais constitue sa base naturelle. Cependant, Thomas maintient une hiérarchie stricte : l’intellection dépasse infiniment la sensation, et la contemplation mystique transcende toute sensibilité.

Les mystiques médiévaux explorent une « sensibilité spirituelle » : Bernard de Clairvaux parle des « sens spirituels » qui perçoivent la présence divine, Bonaventure décrit l’expérience affective de Dieu. Cette sensibilité mystique valorise la dimension affective de la relation à Dieu, complétant la théologie intellectuelle.

Modernité : réhabilitation et problématisation

Descartes inaugure une problématisation nouvelle. Dans les Méditations métaphysiques, il soumet les sens au doute : ils nous trompent fréquemment (illusions d’optique, rêves, folie). Cette critique radicale vise à fonder la connaissance sur la certitude rationnelle du cogito, non sur la sensibilité faillible. Cependant, Descartes reconnaît l’utilité pratique des sens pour la conservation du corps, distinguant leur fonction vitale de leur inadéquation épistémologique pour la métaphysique.

L’empirisme britannique renverse la hiérarchie cartésienne. Locke, dans l’Essai sur l’entendement humain (1690), affirme que l’esprit est initialement une tabula rasa (table rase) ; toutes nos idées proviennent de l’expérience, c’est-à-dire de la sensation (sens externes) ou de la réflexion (sens interne). La sensibilité devient source première et légitime de la connaissance. Berkeley radicalise cette position : esse est percipi (être, c’est être perçu) ; seules existent les idées perçues par la sensibilité, les supposées substances matérielles sont des fictions métaphysiques.

Hume poursuit cette analyse empiriste. Les impressions sensibles (sensations vives et immédiates) constituent le matériau fondamental de l’esprit ; les idées n’en sont que des copies affaiblies. Cette réhabilitation de la sensibilité s’accompagne d’un scepticisme : nous ne connaissons que nos impressions, jamais les choses en soi.

Le mouvement des Lumières développe une philosophie du sentiment moral. Hutcheson, Shaftesbury et Hume défendent l’existence d’un « sens moral », analogue aux sens physiques, qui nous fait spontanément approuver ou désapprouver les actions. La moralité ne dérive pas de la raison pure (comme chez Kant) mais d’une sensibilité affective, particulièrement de la sympathie naturelle envers autrui.

Rousseau radicalise cette réhabilitation de la sensibilité. Dans l’Émile (1762) et les Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778), il valorise l’expérience sensible immédiate, la « jouissance de soi », le sentiment de l’existence. La sensibilité authentique, non corrompue par la société, permet une communion avec la nature et avec autrui par la pitié naturelle. Rousseau influence profondément le romantisme en faisant de la sensibilité le cœur de l’authenticité humaine.

Kant : la révolution critique

Kant opère une révolution philosophique en redéfinissant radicalement la sensibilité. Dans la Critique de la raison pure (1781), il distingue sensibilité (Sinnlichkeit) et entendement (Verstand) comme deux facultés irréductibles mais complémentaires de la connaissance. « Des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts sont aveugles. » La sensibilité est réceptivité pure : capacité de recevoir des représentations lorsque nous sommes affectés par les objets. L’entendement est spontanéité : capacité de penser les objets au moyen de concepts.

Kant révolutionne la compréhension de la sensibilité en montrant qu’elle possède des formes a priori : l’espace et le temps. Ces formes ne dérivent pas de l’expérience mais constituent les conditions de possibilité de toute expérience sensible. L’espace est la forme du sens externe (nous percevons les objets comme extérieurs et dans des relations spatiales), le temps la forme du sens interne (nous percevons nos états mentaux comme successifs). Cette « esthétique transcendantale » établit que la sensibilité n’est pas pure passivité mais possède une structure active qui organise le divers sensible.

Dans la Critique de la faculté de juger (1790), Kant analyse la sensibilité esthétique. Le jugement de goût (« ceci est beau ») repose sur un sentiment de plaisir désintéressé, universel (valable pour tous) sans être conceptuel. Cette sensibilité esthétique occupe une position intermédiaire entre sensibilité empirique et raison, nature et liberté.

Romantisme et phénoménologie : l’expérience vécue

Le romantisme allemand (Novalis, Schlegel, Schelling) réagit contre le rationalisme des Lumières en valorisant l’imagination créatrice, la sensibilité artistique, l’intuition poétique comme modes d’accès privilégiés à la vérité. La sensibilité n’est plus obstacle à la connaissance mais révélation de dimensions du réel inaccessibles à la raison analytique.

Schopenhauer, dans Le Monde comme volonté et représentation (1818), accorde un rôle central à la sensibilité corporelle. Le corps n’est pas seulement objet de représentation mais volonté vécue immédiatement. Cette « connaissance par le corps » donne accès à la chose en soi (la Volonté) que la représentation intellectuelle manque.

La phénoménologie husserlienne redéfinit la sensibilité comme dimension intentionnelle de la conscience. Les « data sensoriels » (Empfindungen) ne sont pas des sensations atomiques isolées mais toujours déjà organisés dans des actes intentionnels qui visent des objets. La perception sensible n’est pas réception passive d’impressions mais constitution active de sens.

Merleau-Ponty, dans la Phénoménologie de la perception (1945), radicalise cette approche. La sensibilité n’est pas faculté subjective interne mais ouverture primordiale au monde par le corps vécu (Leib). Sentir, c’est exister charnellement dans le monde, communiquer avec lui avant toute réflexion. La perception sensible possède une signification immanente, un « logos du monde esthétique » irréductible à la pensée conceptuelle. Le sentir révèle notre « être-au-monde » originaire, notre enracinement corporel qui précède et fonde toute objectivation scientifique.

Cette réhabilitation phénoménologique de la sensibilité influence l’esthétique contemporaine (Mikel Dufrenne), la philosophie de l’art (Susanne Langer), et les approches incarnées de la cognition.

Débats contemporains

La philosophie analytique discute le statut des qualia : les qualités subjectives de l’expérience sensible (« ce que cela fait » d’éprouver la rougeur du rouge, la douleur d’une brûlure). Thomas Nagel, dans « What is it like to be a bat? » (1974), soutient que la dimension subjective et qualitative de la sensibilité échappe aux explications physicalistes objectives. Frank Jackson, avec l’expérience de pensée de « Mary la scientifique », argumente que connaître tous les faits physiques sur la vision des couleurs ne suffit pas à connaître l’expérience qualitative du rouge. Ces débats interrogent l’irréductibilité de la sensibilité phénoménale à la description physique.

Les neurosciences affectives étudient les bases neurobiologiques de la sensibilité émotionnelle, identifiant les circuits cérébraux impliqués dans les émotions. Antonio Damasio, dans L’Erreur de Descartes (1994), montre que la sensibilité émotionnelle n’est pas l’ennemie de la rationalité mais sa condition : les patients avec lésions des zones cérébrales émotionnelles présentent des déficits décisionnels graves. Cette « raison sensible » conteste la séparation radicale entre cognition et émotion.

L’éthique du care (Carol Gilligan, Nel Noddings) valorise la sensibilité morale, particulièrement la sollicitude et l’attention aux besoins d’autrui, contre l’éthique déontologique abstraite. La capacité d’être affecté par la vulnérabilité d’autrui constitue le fondement de la moralité.

La sensibilité demeure ainsi un concept philosophique fondamental qui articule réceptivité et activité, corps et esprit, sujet et monde. Des condamnations platoniciennes aux réhabilitations phénoménologiques, elle témoigne de la difficulté persistante à penser l’unité de l’être humain comme à la fois corporel et spirituel, affecté et actif, incarné dans le monde sensible et capable de s’élever vers l’universel.

Total
0
Shares
Share 0
Tweet 0
Share 0
Article précédent
  • n/a

Subjectivité

  • 22/10/2025
Lire l'article
Article suivant
  • n/a

Sophisme

  • 22/10/2025
Lire l'article
Vous devriez également aimer
Lire l'article
  • n/a

Théorie

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025
Lire l'article
  • n/a

Tolérance

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025
Lire l'article
  • n/a

Transcendance

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025
Lire l'article
  • n/a

Téléologie

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025
Lire l'article
  • n/a

Temps

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025
Lire l'article
  • n/a

Théodicée

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025
Lire l'article
  • n/a

Théologie

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025
Lire l'article
  • n/a

Thomisme

  • Philosophes.org
  • 22/10/2025

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

octobre 2025
LMMJVSD
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031 
« Sep    
Tags
Action (22) Aristotélisme (15) Bouddhisme (52) Connaissance (27) Conscience (33) Cosmologie (23) Critique (20) Dao (36) Dialectique (30) Droit (13) Démocratie (17) Empirisme (14) Esthétique (14) Existentialisme (12) Franc-maçonnerie (24) Herméneutique (22) Histoire (23) Justice (25) Liberté (29) Logique (33) Mathématiques (15) Matérialisme (12) Modernité (18) Morale (66) Métaphysique (36) Nature (16) Phénoménologie (19) Politique (17) Pouvoir (24) Raison (23) Rationalisme (21) Sagesse (73) Scepticisme (12) Sciences (20) Société (13) Spiritualité (24) Stoïcisme (30) Théologie (19) Tradition (19) Vertu (23) Voie (37) Vérité (13) Éducation (14) Épistémologie (20) Éthique (99)
Affichage des tags
Monadologie Intuition Temporalité Modalité Positivisme Attention Dao Pédagogie Discipline Relativisme Rationalisme Pragmatisme Philosophie première Réfutation Foi Mystique Bonheur Neurologie Spontanéité Silence Grandeur Spiritualité Trauma Éléatisme Gouvernement Métaphysique Inconscient Normalisation Surveillance Possession Décadence Principe Persuasion Charité Comportement Salut Connotation Utilitarisme Contrôle Institutions Fondements Émanation Esthétique Janséisme Connaissance Interprétation Amitié Cognition Vertu Populisme Autonomie Essentialisme Révolution Philosophie analytique Monisme Habitude Propriété Communautarisme Éternité Psychanalyse Téléologie Objectivité Philosophie morale Absolu Philosophie sociale Musique Abduction Philosophie des sciences Mathématiques Condition humaine Critique Philosophie de la nature Opinion Rivalité Praxis Typologie Impermanence Ennui Controverse Guerre Rupture Volonté Marxisme Référence Vérité Nihilisme Médiation Utopie Beauté Pouvoir Culture Panthéisme Libéralisme Séduction Perception Aliénation Altruisme Universaux Transmission Raison Symbole Individuation Légitimité Observation Provocation Stoïcisme Paradigmes Harmonie Devenir Infini Soupçon Sexualité État Individualité Démocratie Action Sensibilité Éducation Libre arbitre Droit Scolastique Synchronicité Dieu Modélisation Nombre Histoire Idéalisme Narration Péché Eudémonisme Société Transcendance Trace Mythe Névrose Plaisir Sciences humaines Mouvement Démonstration Physiologie Interpellation Karma Médecine Culpabilité Voie Expérience Géographie Devoir Folie Contingence Physique Finitude Théodicée Dilemme Intelligence artificielle Indifférence Autrui Astronomie Honneur Âme Simplicité Providence Fatalisme Compréhension Travail Philosophie du langage Épistémologie Humanisme Impérialisme Terreur Passions Angoisse Erreur Commentaire Émotions Renaissance Statistique Égoïsme Civilisation Hédonisme Autarcie Nominalisme Pessimisme Existentialisme Transformation Philosophie de la technique Prophétie Féminisme Divertissement Réalisme Prédiction Rhétorique Archétypes Maïeutique Singularité Amour Intellect Néant Méditation Temps Violence Solitude Contrat social Modération Épicurisme Syncrétisme Personnalité Taoïsme Capitalisme Expressivité Règles Différance Franc-maçonnerie Exemplarité République Ambiguïté Contemplation Éloquence Psychologie Art Immanence Conversion Sublime Fidélité Thérapie Narcissisme Cosmologie Mal Constructivisme Bien Inégalité Reconnaissance Grâce Dépassement Fonctionnalisme Philosophie de la religion Réversibilité Métamorphoses Traduction Complexité Christianisme Syntaxe Philosophie politique Sens Méthode Séparation Géométrie Zen Apeiron Deuil Humilité Exégèse Doute Déduction Privation Croyances Atomisme Visage Misère École Théorie Fiabilisme Rêves Allégorie Adversité Flux Confession Dialogue Liberté Internalisme Éveil Médias Technique Presse Désir Confucianisme Possible Quotidien Déontologie Richesse Population Philosophie de la culture Judaïsme Questionnement Responsabilité Naturalisme Opposés Corps Narrativité Éthique Clémence Mécanique Indétermination Fortune Climat Technologie Communication Intentionnalité Détachement Motivation Tradition Création Ascétisme Déterminisme Réforme Synthèse Certitudes Formalisation Impératif Propositions Savoir Théologie Athéisme Philosophie de l’information Bouddhisme Réduction Déconstruction Identité Destin Romantisme Philosophie religieuse Falsifiabilité Cycles Choix Prédestination Évolution Agnosticisme Mort Alchimie Nationalisme Thomisme Hospitalité Risque Sociologie Ordre Paradoxes Gestalt Tautologie Souveraineté Compassion Cynisme Individualisme Axiomatique Tyrannie Influence Philosophie de l’art Souffrance Intelligence Nécessité Sciences Littérature Représentation Usage Entropie Situation Esprit Ontologie Illumination Idées Philosophie naturelle Sémantique Illusion Sophistique Ironie Haine Relation Tolérance Induction Morale Purification Sacrifice Contradiction Philosophie de l’esprit Oisiveté Catalepsie Scepticisme Communisme Justice Syllogisme Être Pardon Subjectivité Sacré Phénoménologie Sagesse Religion Dualisme Métaphore Nature Authenticité Anthropologie Probabilités Logos Logique Vacuité Finalisme Système Ataraxie Conscience Politique Transfert Philosophie de l’expérience Pari Égalité Rites initiatiques Aristotélisme Colonialisme Herméneutique Matérialisme Révélation Pluralisme Optimisme Maîtrise de soi Matière Justification Réalité Causalité Idéologie Modernité Dialectique Résilience Pulsion Engagement Progrès Acceptation Réincarnation Mémoire Totalitarisme Autorité Altérité Substance Bienveillance Économie Catharsis Unité Existence Expression Pluralité Jugement Consolation Changement Désespoir Réductionnisme Linguistique Empirisme Durée Spiritualisme Émancipation Socialisme Négativité Cartésianisme Holisme Anarchisme Langage
Philosophes.Org
  • A quoi sert le site Philosophes.org ?
  • Politique de confidentialité
  • Conditions d’utilisation
  • Contact
  • FAQ – Questions fréquentes
  • Les disciplines d’intérêt pour la philosophie
La philosophie au quotidien pour éclairer la pensée

Input your search keywords and press Enter.