L’habitude est une disposition acquise par la répétition d’actes, qui finit par s’inscrire dans le corps et l’esprit. Elle constitue une « seconde nature » : ce que nous faisons spontanément, sans y penser. L’habitude n’est pas seulement un automatisme mécanique, elle façonne notre manière d’être au monde, d’agir, de percevoir et même de juger.
Philosophiquement, l’habitude a une double valeur. D’un côté, elle allège la charge de l’attention et nous permet de libérer l’esprit pour d’autres tâches : apprendre à marcher, à parler, à écrire, devient possible grâce à l’acquisition d’habitudes. D’un autre côté, elle peut être perçue comme un enfermement : répétant les mêmes gestes ou pensées, nous risquons de perdre la liberté d’inventer et la fraîcheur du regard.
En morale, l’habitude renvoie à la formation du caractère : une vertu peut être comprise comme une bonne habitude (par exemple la tempérance ou la générosité), tandis qu’un vice est une habitude mauvaise. L’habitude est donc ambivalente : libératrice et formatrice, mais aussi contraignante et potentiellement aliénante.