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  1. Définition et étymologie
  2. La généalogie en philosophie
    1. Les précurseurs : Voltaire et l’histoire critique
    2. Hegel et la généalogie de l’Esprit
    3. Marx et la généalogie du capitalisme
    4. Nietzsche et la révolution généalogique
    5. Freud et la généalogie de l’inconscient
    6. Foucault et l’archéologie du savoir
    7. Deleuze et Guattari : généalogie et rhizome
    8. Derrida et la déconstruction généalogique
    9. Habermas et la critique de la généalogie
    10. Les développements contemporains
    11. Enjeux épistémologiques
  3. Enjeux contemporains
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Généalogie

  • 25/09/2025
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Définition et étymologie

La généalogie désigne l’étude de la filiation et de la descendance, mais en philosophie, elle prend une dimension critique spécifique : elle consiste à retracer l’origine et le développement historique des valeurs, des concepts ou des institutions pour en révéler la contingence et remettre en cause leur prétention à l’universalité ou à la naturalité.

Le terme provient du grec genealogia (γενεαλογία), composé de genea (γενεά) qui signifie « génération », « race », « lignée », et de logos (λόγος) qui désigne le discours, l’étude, la science. Genea dérive lui-même de genos (γένος), signifiant « naissance », « origine », « genre », « espèce », formé sur la racine gen- qui évoque l’idée d’engendrement, de génération.

Cette étymologie révèle que la généalogie est un discours sur les origines, une enquête sur la genèse qui ne se contente pas de constater la filiation mais interroge les conditions et les processus de formation. En philosophie, cette démarche généalogique devient un instrument critique puissant pour déconstruire les évidences établies.

La généalogie en philosophie

Les précurseurs : Voltaire et l’histoire critique

Bien que le terme « généalogie » ne soit pas encore utilisé dans son sens philosophique moderne, Voltaire développe dans son Essai sur les mœurs (1756) une approche historique critique qui préfigure la méthode généalogique. Il s’agit de montrer comment les institutions, les croyances et les valeurs se sont formées historiquement plutôt que d’être données par nature ou par révélation divine.

Cette approche voltairienne vise à désacraliser les traditions en révélant leur caractère historique et contingent. Elle inaugure une critique des prétendues vérités éternelles par l’enquête historique sur leurs conditions d’émergence.

Hegel et la généalogie de l’Esprit

Georg Wilhelm Friedrich Hegel développe dans sa Phénoménologie de l’Esprit (1807) une forme de généalogie philosophique qui retrace le développement dialectique de la conscience vers le savoir absolu. Cette « généalogie » hégélienne suit les « figures » successives de l’esprit depuis la certitude sensible jusqu’au savoir absolu.

Cependant, la généalogie hégélienne reste téléologique : elle présente le développement historique comme progression nécessaire vers une fin rationnelle. Cette conception sera précisément ce que critiquera la généalogie nietzschéenne.

Dans ses Leçons sur la philosophie de l’histoire, Hegel propose également une généalogie des formes politiques et culturelles, montrant comment l’Esprit se réalise progressivement dans l’histoire universelle.

Marx et la généalogie du capitalisme

Karl Marx développe une forme de critique généalogique dans Le Capital, particulièrement dans sa section sur « l’accumulation primitive ». Il montre comment le mode de production capitaliste ne résulte pas d’un développement naturel de l’économie mais d’un processus historique violent de dépossession des producteurs.

Cette généalogie marxiste révèle que ce qui apparaît comme rapport économique « naturel » (salariat, propriété privée) résulte en réalité de rapports de force historiques déterminés. Elle inaugure une critique des idéologies qui naturalisent les rapports sociaux.

L’analyse marxiste de la « fausse conscience » et de l’idéologie prépare également les développements ultérieurs de la méthode généalogique en montrant comment les idées dominantes légitiment les rapports de domination existants.

Nietzsche et la révolution généalogique

Friedrich Nietzsche révolutionne la méthode généalogique et lui donne sa forme philosophique moderne. Dans La Généalogie de la morale (1887), il développe une critique radicale des valeurs morales occidentales en retraçant leur genèse historique.

La généalogie nietzschéenne ne cherche pas l’origine (Ursprung) au sens d’un commencement pur, mais la provenance (Herkunft) et l’émergence (Entstehung) des phénomènes étudiés. Elle révèle que nos valeurs les plus « nobles » (bien, mal, justice, vérité) ont souvent des origines « ignobles » liées à des rapports de force et de domination.

L’opposition entre « morale des maîtres » et « morale des esclaves » illustre cette méthode : ce que nous considérons comme valeurs universelles (humilité, compassion, égalité) résulte selon Nietzsche du ressentiment des faibles contre les forts. Cette généalogie vise à libérer l’humanité du poids des valeurs décadentes.

La généalogie nietzschéenne se caractérise par plusieurs aspects : elle est perspectiviste (elle assume son point de vue particulier), elle est critique (elle vise à ébranler les certitudes établies), elle est créatrice (elle prépare l’avènement de nouvelles valeurs).

Freud et la généalogie de l’inconscient

Sigmund Freud développe une forme de généalogie psychanalytique dans ses analyses de l’histoire individuelle et collective. Totem et tabou (1913) propose une généalogie spéculative de la culture humaine à partir du meurtre du père primitif.

Cette généalogie freudienne révèle que les institutions culturelles les plus élaborées (religion, art, morale) trouvent leur origine dans des pulsions refoulées et des traumatismes originaires. Elle montre comment le « malaise dans la civilisation » résulte de cette origine conflictuelle.

La méthode psychanalytique elle-même procède généalogiquement : elle retrace l’histoire des symptômes pour retrouver les conflits originaires qui les déterminent. Cette approche influence profondément les sciences humaines du XXe siècle.

Foucault et l’archéologie du savoir

Michel Foucault renouvelle complètement la méthode généalogique à partir des années 1960. Il développe d’abord une « archéologie » des discours dans Les Mots et les choses (1966) et L’Archéologie du savoir (1969), puis une « généalogie » des pratiques de pouvoir.

L’archéologie foucaldienne analyse les conditions historiques d’émergence des savoirs sans chercher un sujet fondateur ou une continuité progressive. Elle révèle les « épistémès » successives qui structurent la pensée d’une époque.

La généalogie foucaldienne, développée dans Surveiller et punir (1975) et Histoire de la sexualité (1976-1984), étudie la formation historique des « dispositifs » de pouvoir-savoir. Elle montre comment des pratiques apparemment humanitaires (médecine, psychiatrie, pédagogie) participent en réalité à des stratégies de contrôle et de normalisation.

Cette généalogie ne cherche pas l’origine mais les « provenances » multiples et les « émergences » contingentes. Elle révèle que nos « évidences » les plus solides (la folie, la sexualité, la criminalité) sont des constructions historiques récentes et donc transformables.

Deleuze et Guattari : généalogie et rhizome

Gilles Deleuze et Félix Guattari développent une critique de la pensée généalogique traditionnelle dans Mille Plateaux (1980). Ils opposent au modèle « arborescent » de la généalogie (avec ses racines, son tronc, ses branches) le modèle « rhizomatique » qui procède par connexions multiples et non hiérarchiques.

Cette critique vise particulièrement la psychanalyse qui ramène tous les phénomènes à des structures familiales originaires. Deleuze et Guattari proposent une « schizo-analyse » qui étudie les agencements de désir sans les référer à une origine structurale.

Cependant, leur travail peut lui-même être lu comme une généalogie du capitalisme et de ses « machines désirantes », révélant les processus de « décodage » et de « deterritorialisation » qui caractérisent la modernité.

Derrida et la déconstruction généalogique

Jacques Derrida développe une critique de la métaphysique occidentale qui procède généalogiquement sans l’assumer explicitement. Sa déconstruction retrace l’histoire des concepts métaphysiques pour révéler leurs apories constitutives.

Dans De la grammatologie (1967), Derrida montre comment le « phonocentrisme » occidental résulte d’une décision philosophique originaire qui privilégie la parole sur l’écriture. Cette généalogie révèle le caractère contingent de nos évidences logiques les plus fondamentales.

La déconstruction derridienne se distingue de la généalogie foucaldienne par son attention au niveau textuel et conceptuel plutôt qu’aux pratiques sociales, mais elle partage avec elle le souci de révéler l’historicité de nos « évidences ».

Habermas et la critique de la généalogie

Jürgen Habermas développe une critique de la méthode généalogique dans Le Discours philosophique de la modernité (1985). Il reproche à Nietzsche et à ses héritiers (particulièrement Foucault) de tomber dans un relativisme auto-destructeur qui sape les fondements de la critique rationnelle.

Pour Habermas, la généalogie nietzschéenne-foucaldienne ne peut pas rendre compte de ses propres prétentions à la vérité et à la validité. Elle se trouve prise dans une « contradiction performative » qui ruine sa crédibilité théorique.

Habermas propose de maintenir l’idéal d’une raison communicationnelle capable de fonder intersubjectivement les normes de l’argumentation et de l’action. Cette critique influence les débats contemporains sur les rapports entre généalogie et théorie critique.

Les développements contemporains

La méthode généalogique continue d’influencer de nombreux domaines de la philosophie et des sciences humaines contemporaines. Les études postcoloniales utilisent la généalogie pour révéler la genèse historique du racisme et de l’orientalisme.

Les études de genre développent des généalogies de la différence sexuelle et des normes de genre, montrant leur caractère historiquement construit plutôt que naturel. Judith Butler, dans Trouble dans le genre, propose une généalogie des identités sexuelles qui révèle leur caractère performatif.

L’écologie politique utilise également la méthode généalogique pour analyser l’émergence historique de la « crise environnementale » et critiquer les discours naturalistes qui masquent les rapports sociaux.

Enjeux épistémologiques

La généalogie soulève des questions épistémologiques importantes : peut-elle prétendre à la vérité ou se contente-t-elle d’offrir des « fictions » utiles ? Comment éviter le relativisme tout en maintenant la critique des universaux ?

Ces débats révèlent la tension constitutive de la méthode généalogique : elle critique les prétentions à l’universalité au nom de l’histoire, mais elle doit elle-même assumer un point de vue particulier qui la rend vulnérable aux mêmes critiques.

Enjeux contemporains

La généalogie demeure une méthode philosophique centrale pour analyser les transformations contemporaines : généalogie du néolibéralisme, des technosciences, du transhumanisme, de l’écologie. Elle permet de dénaturaliser les évidences de notre époque en révélant leur genèse historique.

Ces développements confirment la fécondité de la méthode généalogique tout en posant la question de ses limites : jusqu’où peut-on pousser la critique généalogique sans tomber dans le nihilisme ? Comment articuler critique généalogique et proposition constructive ?

La généalogie reste ainsi un instrument philosophique indispensable pour penser notre présent dans sa contingence et sa transformabilité, révélant que « ce qui est » aurait pu ne pas être et peut encore devenir autre.

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