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Table of Contents
  1. En raccourci
    1. Les années de formation et la rencontre avec Althusser
    2. Mai 68 et la rupture avec l’althussérisme
    3. L’exploration des archives ouvrières
    4. Le maître ignorant et l’égalité des intelligences
    5. La redéfinition du politique : mésentente et désaccord
    6. Le partage du sensible : esthétique et politique
    7. Les régimes de l’art : éthique, représentatif et esthétique
    8. Littérature et démocratie : la parole muette
    9. Le spectateur émancipé : repenser le théâtre politique
    10. Histoire et temporalités : anachronisme et contemporain
    11. Cinéma : la fable contrariée et les écarts du visible
    12. Critique du consensus et de la post-démocratie
    13. Les mouvements contemporains et les nouvelles subjectivations
    14. Méthode et style : l’écriture de l’égalité
    15. Réception et controverses : un penseur inclassable
  2. Œuvres principales (sélection commentée)
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Jacques Rancière (1940–) L’égalité comme axiome politique et esthétique

  • 08/10/2025
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Origine France
Importance ★★★★
Courants Philosophie politique, Esthétique, Post-marxisme
Thèmes Partage du sensible, mésentente, maître ignorant, émancipation intellectuelle, police et politique

Jacques Rancière est un philosophe français dont l’œuvre redéfinit radicalement les rapports entre politique, esthétique et émancipation. Sa pensée, construite contre les hiérarchies du savoir et les distributions inégalitaires du sensible, fait de l’égalité non pas un but à atteindre mais un présupposé à vérifier dans l’action.

En raccourci

Rancière développe une philosophie de l’émancipation fondée sur le postulat de l’égalité des intelligences. Rompant avec son maître Althusser après Mai 68, il critique toute forme de domination savante et théorise la politique comme irruption égalitaire dans l’ordre policier. Son concept de « partage du sensible » lie indissociablement esthétique et politique. À travers ses études sur l’émancipation ouvrière, la littérature et le cinéma, il pense les conditions d’une subjectivation politique qui défait les identités assignées. Sa méthode privilégie les archives ouvrières et les cas singuliers contre les grandes théories surplombantes.

Définitions

  • Partage du sensible : système de découpages qui détermine ce qui est visible et dicible dans une société, comme la distinction entre ceux qui ont le temps de penser et ceux qui doivent travailler
  • Mésentente : conflit politique fondamental qui porte sur l’existence même des parties en présence, non sur leurs intérêts, comme lorsque les plébéiens romains se font reconnaître comme êtres parlants
  • Police : ordre de distribution des corps et des fonctions dans la société qui assigne à chacun sa place, distinct de la politique proprement dite
  • Subjectivation : processus par lequel des individus se constituent en sujets politiques en sortant de leur identité assignée, comme les ouvriers se proclamant poètes

Les années de formation et la rencontre avec Althusser

Jacques Rancière naît le 10 juin 1940 à Alger dans une famille d’instituteurs. Cette origine modeste dans l’Algérie coloniale marque sa sensibilité aux questions d’exclusion et de hiérarchie sociale. Son enfance se déroule entre deux mondes, préfigurant son intérêt futur pour les frontières et leurs transgressions.

L’arrivée en métropole pour ses études supérieures le confronte au système élitaire français. Admis à l’École normale supérieure en 1960, il entre dans le saint des saints de l’excellence académique française. Cette expérience de transfuge social nourrit sa réflexion ultérieure sur les mécanismes de distinction et de légitimation culturelle.

La rencontre avec Louis Althusser en 1961 détermine ses premières orientations intellectuelles. Il participe au séminaire de lecture du Capital et contribue au volume collectif « Lire le Capital » (1965) avec un texte sur le concept de critique chez Marx. Cette période marxiste-structuraliste constitue le socle théorique qu’il déconstruira par la suite.

Mai 68 et la rupture avec l’althussérisme

Les événements de Mai 68 provoquent une crise profonde dans la pensée de Rancière. L’explosion étudiante et ouvrière contredit les schémas théoriques althussériens sur l’idéologie et la conscience de classe. Les ouvriers n’ont pas attendu la science marxiste pour se révolter.

La réaction d’Althusser, qui minimise la portée de Mai 68 et réaffirme le primat de la théorie, scandalise Rancière. Cette position lui apparaît comme une forme de mépris aristocratique envers le mouvement réel. La rupture devient inévitable entre le maître et le disciple.

« La Leçon d’Althusser » (1974) consomme cette rupture. Rancière y dénonce la philosophie althussérienne comme une métaphysique de l’ordre qui légitime la division entre ceux qui savent et ceux qui sont dans l’illusion. Le marxisme scientifique reproduit la séparation qu’il prétend combattre.

L’exploration des archives ouvrières

Après la rupture avec Althusser, Rancière entreprend une plongée dans les archives du mouvement ouvrier du XIXe siècle. Ce travail patient, mené aux Archives nationales et à la Bibliothèque nationale, transforme radicalement son approche. Il découvre une parole ouvrière irréductible aux catégories sociologiques.

Les textes d’ouvriers-poètes comme Gabriel Gauny ou de militants saint-simoniens témoignent d’une appropriation singulière de la culture. Ces prolétaires ne réclament pas seulement du pain mais le droit à la pensée et à la beauté. Ils transgressent la division entre travail manuel et intellectuel.

Cette recherche aboutit à « La Nuit des prolétaires » (1981), livre fondateur qui rompt avec l’histoire sociale traditionnelle. Rancière montre comment les ouvriers conquièrent leur émancipation en volant du temps à la nuit pour lire, écrire et penser. L’émancipation commence par cette infidélité à sa condition.

Le maître ignorant et l’égalité des intelligences

La découverte de Joseph Jacotot, pédagogue du XIXe siècle, fournit à Rancière un paradigme décisif. « Le Maître ignorant » (1987) raconte l’expérience de ce professeur français qui enseigna le français à des étudiants flamands sans connaître leur langue, en s’appuyant sur un texte commun, la mise en regard de phrases, et la vérification patiente des correspondances. Cette épreuve pratique, fondée sur l’attention et l’effort de traduction, est pour Rancière la preuve que l’égalité des intelligences n’est pas un objectif lointain mais un point de départ à mettre à l’épreuve.

Jacotot montre que l’explication, loin d’éclairer, entretient la dépendance de l’élève en le plaçant sous la tutelle d’un savoir supposé supérieur. Le maître explicateur crée l’incapacité qu’il prétend résorber, parce qu’il installe une hiérarchie des esprits dont il se pose en mesure. L’émancipation intellectuelle suppose au contraire de partir du postulat que toute intelligence égale toute autre intelligence, et de redéfinir le rôle du maître : non pas transmettre et commenter, mais exiger un travail autonome et en vérifier la rigueur.

Cette thèse bouleverse la philosophie de l’éducation. L’inégalité n’est pas un fait naturel mais le résultat d’un processus d’abrutissement qui confond guider et expliquer à la place d’autrui. La pédagogie progressiste qui se donne pour tâche de réduire les inégalités les reconduit souvent, en présupposant l’infériorité de ceux qu’elle veut élever et en organisant leurs apprentissages comme une série de manques à combler au lieu d’une capacité à activer.

La redéfinition du politique : mésentente et désaccord

« La Mésentente » (1995) propose une redéfinition radicale du politique. La politique n’est pas l’exercice du pouvoir ni la gestion des intérêts sociaux mais l’interruption de l’ordre naturalisé de la domination. Elle surgit quand la part des sans-part réclame d’être comptée.

Rancière distingue la police de la politique. La police désigne l’ordre qui assigne les places et les fonctions, qui détermine qui a part au commun. La politique au contraire est la manifestation d’un tort, la mise en scène d’un litige sur le partage même du sensible.

Le désaccord politique n’est pas un malentendu à dissiper ni un conflit d’intérêts à négocier ; il met en jeu la configuration même du monde commun, c’est-à-dire le partage de ce qui est visible, audible et dicible, et la détermination de qui peut parler en son nom. Il porte ainsi sur les conditions d’audibilité de la parole — sur ce qui compte comme parole ou comme simple bruit — et sur la légitimité des sujets à se présenter comme parties prenantes. Les plébéiens sur l’Aventin inventent la politique en se faisant reconnaître comme êtres parlants, transformant un grondement réputé inarticulé en énoncés recevables et, ce faisant, reconfigurant la scène du commun. Ce geste ne règle pas un différend déjà cadré : il ouvre le litige en instituant de nouveaux sujets, de nouveaux lieux et de nouveaux temps de la parole.

Le partage du sensible : esthétique et politique

Le concept de « partage du sensible » articule esthétique et politique d’une manière inédite. Ce partage détermine simultanément ce qui est commun et les parts exclusives, ce qui est visible et ce qui reste dans l’ombre. L’esthétique n’est pas l’ornement du pouvoir mais la distribution première du sensible.

Chaque régime politique implique un régime esthétique spécifique : un mode d’organisation des formes, des temps et des espaces qui détermine ce qui peut apparaître, être entendu et recevoir un sens commun. La démocratie athénienne invente ainsi simultanément le théâtre et l’assemblée du peuple, c’est-à-dire des scènes où des voix se rendent visibles et audibles comme voix de n’importe qui. L’art n’illustre pas la politique ; l’un et l’autre participent d’un même découpage du visible et du dicible, en distribuant les prises de parole, les gestes légitimes et les objets dignes d’attention.

« Le Partage du sensible » (2000) explore cette intrication. Les pratiques artistiques y apparaissent comme des manières de faire qui interviennent dans la distribution générale des manières de faire et dans leurs rapports avec des manières d’être : elles déplacent les cadres d’attention, redistribuent les hiérarchies des sujets et reconfigurent les régimes de visibilité. À ce titre, l’art peut reconfigurer l’expérience commune du sensible — en ouvrant d’autres rythmes, d’autres lieux et d’autres voix — et modifier ainsi les conditions mêmes de ce qui compte comme commun.

Les régimes de l’art : éthique, représentatif et esthétique

Rancière identifie trois régimes d’identification de l’art dans l’histoire occidentale. Le régime éthique des images, inspiré de Platon, juge les arts selon leurs effets sur l’éthos de la communauté. Les images sont soumises à la question de leur vérité et de leur utilité sociale.

Le régime représentatif ou poétique, codifié par Aristote, définit l’art par la mimesis. Les arts sont identifiés dans un système des beaux-arts avec ses règles, ses genres et ses hiérarchies. Ce régime sépare l’art de la vie ordinaire.

Le régime esthétique, né avec le romantisme, abolit les hiérarchies du régime représentatif. N’importe quoi peut devenir art, n’importe qui peut éprouver l’expérience esthétique. Ce régime démocratique de l’art correspond à l’âge démocratique de la politique.

Littérature et démocratie : la parole muette

« La Parole muette » (1998) et « La Chair des mots » (1998) analysent la révolution littéraire du XIXe siècle. La littérature moderne naît quand s’effondre le système représentatif des belles-lettres. Flaubert peut faire un roman sur une petite bourgeoise de province.

Cette démocratisation du sujet littéraire correspond à une nouvelle poétique. L’écrivain n’imite plus les actions des hommes illustres mais capte la vie muette des choses. Le style indirect libre donne voix à ce qui n’a pas de voix propre.

La littérature devient politique non par ses messages mais par cette redistribution du sensible. Elle défait les partages entre ce qui mérite d’être raconté et ce qui reste dans l’insignifiance. Emma Bovary incarne cette capacité démocratique à investir n’importe quelle vie de désirs infinis.

Le spectateur émancipé : repenser le théâtre politique

« Le Spectateur émancipé » (2008) transpose au théâtre les leçons du maître ignorant. Rancière critique la volonté brechtienne de réveiller le spectateur supposé passif. Cette dramaturgie critique reproduit la logique pédagogique de l’abrutissement.

Le spectateur n’est ni passif ni aliéné. Il traduit à sa manière ce qu’il perçoit, compose son propre poème avec les éléments du spectacle. L’émancipation commence quand on remet en question l’opposition entre regarder et agir.

L’art critique qui prétend dévoiler les mécanismes de la domination suppose que les spectateurs sont aveugles. Il maintient la position de maîtrise de l’artiste éclairé. L’art émancipé au contraire fait confiance à la capacité du spectateur à construire son propre regard.

Histoire et temporalités : anachronisme et contemporain

« Les Mots de l’histoire » (1992) et « Le Concept d’anachronisme » interrogent le récit historique. Rancière refuse la police des temps qui assigne à chaque époque ses possibilités de pensée. L’anachronisme n’est pas une erreur mais la condition même de l’histoire comme discours.

Les hommes du passé sont nos contemporains dans la mesure où leurs paroles nous touchent encore. L’historien ne restitue pas le passé dans son altérité pure mais construit des contemporanéités paradoxales. Michelet fait parler les morts en leur prêtant sa voix.

Cette conception bouleverse l’historiographie. L’histoire n’est pas la science du contexte mais l’art de faire résonner des temporalités hétérogènes. Les archives ouvrières du XIXe siècle parlent à notre présent parce qu’elles posent la question toujours actuelle de l’émancipation.

Cinéma : la fable contrariée et les écarts du visible

Les écrits de Rancière sur le cinéma, notamment « La Fable cinématographique » (2001), pensent le septième art comme un art contradictoire. Le cinéma naît de la tension entre la logique représentative du récit et la puissance esthétique de l’image. Chaque film négocie cette contradiction.

Le cinéma politique n’est pas celui qui véhicule des messages mais celui qui trouble les évidences perceptives. Les films de Pedro Costa sur les habitants des bidonvilles de Lisbonne inventent une nouvelle visibilité des exclus. Ils ne représentent pas la misère mais créent une beauté paradoxale.

« Les Écarts du cinéma » (2011) prolonge cette réflexion. Le cinéma produit des écarts entre le visible et le dicible, entre l’image et le sens. Ces écarts ouvrent des possibilités nouvelles de perception et de pensée. Béla Tarr filme la durée pour faire sentir le poids du temps sur les corps.

Critique du consensus et de la post-démocratie

« La Haine de la démocratie » (2005) analyse le discours contemporain sur la crise démocratique. Rancière montre que cette « haine » vise moins les insuffisances du gouvernement représentatif que l’idée même d’égalité. Les élites dénoncent l’individualisme démocratique pour masquer leur propre oligarchie.

Le consensus post-démocratique prétend dépasser les conflits idéologiques au nom du réalisme. Cette gestion expertocratique supprime la politique en niant la possibilité du désaccord. Elle réduit la démocratie à l’État de droit et à la protection des minorités.

Face à cette confiscation, Rancière affirme le scandale démocratique. La démocratie n’est ni une forme de gouvernement ni un type de société mais le pouvoir de n’importe qui. Elle surgit quand les incomptés se comptent et perturbent l’ordre naturel des compétences.

Les mouvements contemporains et les nouvelles subjectivations

Rancière suit attentivement les mouvements sociaux contemporains. Les sans-papiers, les Indignés, Occupy Wall Street inventent de nouvelles formes de subjectivation politique. Ils ne réclament pas l’inclusion dans l’ordre existant mais contestent le partage même entre inclus et exclus.

Ces mouvements vérifient l’égalité par leurs pratiques. Les occupations de places créent des espaces égalitaires provisoires. Les assemblées horizontales expérimentent une parole sans hiérarchie. Ces pratiques importent plus que les revendications explicites.

« En quel temps vivons-nous ? » (2017) interroge notre moment politique. Rancière refuse tant l’optimisme progressiste que le catastrophisme critique. Notre temps n’est ni celui de la révolution imminente ni de la domination totale mais celui des possibles à construire.

Méthode et style : l’écriture de l’égalité

La méthode de Rancière se caractérise par le refus de la position de surplomb et de toute autorité d’énonciation qui distribuerait d’avance les places. Il ne développe pas un système philosophique clos, mais procède par études de cas singuliers, par scènes et dossiers, en privilégiant l’enquête sur des configurations précises plutôt que la construction d’un appareil totalisant. Chaque livre explore une scène d’émancipation particulière — ouvriers lecteurs, élèves sans maître explicateur, spectateurs qui traduisent — et en tire des conséquences générales sans prétendre à la totalisation ni au dernier mot.

Son écriture évite le jargon philosophique sans sacrifier la rigueur conceptuelle : elle avance par notions opératoires, définitions minimales et déplacements de sens attestés dans les situations. Les concepts naissent de l’analyse de pratiques et d’archives concrètes — discours ouvriers, textes littéraires, formes théâtrales ou cinématographiques — plutôt que d’être appliqués de l’extérieur comme des schèmes explicatifs. Cette méthode matérialiste suit les aventures de l’égalité dans ses manifestations historiques, en montrant comment des agencements de paroles et de gestes reconfigurent le partage du sensible.

Le style de Rancière performe sa philosophie : l’écriture claire et accessible vérifie le postulat de l’égalité des intelligences en s’adressant à n’importe qui sans condescendance didactique. Si la pensée est accessible à tous, son exposition doit l’être également, par une prose qui demande de l’attention mais ne réclame pas d’initiation ésotérique. La complexité des idées n’exige pas l’obscurité du propos ; elle exige au contraire la précision, la patience de l’exemple et la mise à l’épreuve publique des raisons.

Réception et controverses : un penseur inclassable

La réception de Rancière traverse les frontières disciplinaires. Philosophes, historiens, théoriciens de l’art et militants puisent dans son œuvre. Cette transversalité témoigne de la fécondité de ses concepts mais génère aussi des malentendus.

Les marxistes orthodoxes lui reprochent son abandon de l’analyse de classe. Les sociologues critiquent son refus de la domination symbolique bourdieusienne. Les philosophes analytiques questionnent le statut de ses concepts. Ces critiques témoignent du caractère dérangeant de sa pensée.

Sa position sur l’école cristallise les débats. Contre la sociologie critique qui dénonce la reproduction des inégalités, Rancière affirme la capacité émancipatrice de tout enseignement qui postule l’égalité. Cette position bouscule les consensus de la gauche pédagogique.

Jacques Rancière a profondément renouvelé la pensée politique contemporaine en faisant de l’égalité non un horizon mais un point de départ. Son œuvre démonte les mécanismes de légitimation des hiérarchies tout en explorant les moments où l’ordre établi vacille sous l’effet d’une parole ou d’un geste inattendus. Cette philosophie de l’émancipation, attentive aux voix mineures et aux gestes discrets, offre des outils précieux pour penser et agir dans notre présent troublé, rappelant que la politique authentique commence toujours par le refus d’occuper la place assignée.

Œuvres principales (sélection commentée)

  • Lire le Capital (avec Althusser et al., 1965) : contribution de jeunesse, formatrice sur le plan méthodologique.

  • La Leçon d’Althusser (1974) : rupture et critique du magistère théorique.

  • La Nuit des prolétaires (1981) : récit/anthologie des subjectivations ouvrières au XIXᵉ siècle.

  • Le Philosophe et ses pauvres (1983) : contre l’appropriation des voix populaires par la philosophie.

  • Le Maître ignorant (1987) : thèse de l’égalité des intelligences à partir de Jacotot.

  • La Mésentente. Politique et philosophie (1995) : distinction police/politique, conceptualisation du dissensus.

  • Le Partage du sensible. Esthétique et politique (2000) : formulation du régime esthétique.

  • La Haine de la démocratie (2005) : défense paradoxale de la démocratie contre ses détracteurs élitaires.

  • Le Spectateur émancipé (2008) : activité du spectateur, critique des pédagogies de l’activation.

  • Aisthesis (2011) : étude de scènes exemplaires du régime esthétique.

  • La Méthode de l’égalité (2012, entretiens) ; Les Bords de la fiction (2017), etc.

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