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Structure
  1. En raccourci
  2. Origines et formation
    1. Une jeunesse dans la tourmente
    2. La formation d’un érudit à Genève
  3. La carrière académique en France
    1. Professeur à Montpellier
    2. L’appel de Paris et la protection d’Henri IV
  4. La grande polémique
    1. La pression de la conversion
    2. Le défi des Annales de Baronius
  5. L’exil anglais et la consécration intellectuelle
    1. Le refuge auprès de Jacques Ier
    2. La datation du Corpus Hermeticum
    3. Pour aller plus loin
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Isaac Casaubon, érudit et philologue de la Renaissance, basé sur le sujet de l'article. L'image est imaginaire et non une représentation réelle.
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Isaac Casaubon (1559-1614) : La philologie comme critique de la tradition

  • 04/11/2025
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INFOS-CLÉS

OrigineRépublique de Genève (naissance), France, Angleterre (vie)
Importance★★★★
CourantsHumanisme, Philologie
ThèmesCritique textuelle, Datation de l’Hermetica, Polémique religieuse

En raccourci

Isaac Casaubon naît à Genève en 1559. Il est le fils de réfugiés huguenots français. Il grandit dans le climat instable des Guerres de Religion, ce qui forge son caractère et sa foi. Il reçoit une éducation humaniste poussée et devient un érudit d’exception, spécialiste de la langue et de la littérature grecques.

Il mène une carrière de professeur, d’abord à Genève puis à l’Université de Montpellier. Sa réputation grandit. Le roi de France, Henri IV, l’appelle à Paris. Le roi espère utiliser son prestige et le convaincre de se convertir au catholicisme pour soutenir sa politique d’unification religieuse. Casaubon travaille à la bibliothèque royale mais résiste à toutes les pressions pour abjurer sa foi protestante.

Après l’assassinat d’Henri IV en 1610, la position de Casaubon devient dangereuse. Il accepte l’invitation du roi Jacques Ier et s’exile en Angleterre. C’est à Londres qu’il réalise son exploit intellectuel le plus célèbre. En 1614, il prouve par l’analyse textuelle que le Corpus Hermeticum — des textes que l’on croyait être une sagesse égyptienne ancestrale — datait en fait de l’époque post-chrétienne. Cette découverte a un effet immense, discréditant la magie et l’ésotérisme de la Renaissance. Il meurt à Londres la même année.

Origines et formation

La vie d’Isaac Casaubon est indissociable du contexte de la Réforme protestante et des guerres civiles qui déchirent la France. Son identité d’érudit est façonnée par sa condition de réfugié.

Une jeunesse dans la tourmente

Isaac naît à Genève, la « Rome protestante » de Jean Calvin. Ses parents, Arnaud et Jeanne Casaubon, sont des huguenots français qui ont fui les persécutions dans le Dauphiné. La famille retourne en France en 1562, mais leur vie reste précaire.

Le jeune Isaac passe son enfance dans un climat de guerre civile. Lors du massacre de la Saint-Barthélemy en 1572, la famille doit se cacher dans une grotte pour échapper à la violence. C’est dans ce contexte troublé que son père, lui-même pasteur et érudit, lui donne ses premières leçons de grec.

La formation d’un érudit à Genève

À l’âge de dix-neuf ans, Casaubon retourne à Genève pour étudier à l’Académie, l’institution fondée par Calvin. Il y suit l’enseignement de François Portus, un humaniste crétois qui lui transmet une maîtrise exceptionnelle de la langue grecque.

Ses talents sont tels qu’à la mort de Portus en 1581, Casaubon, âgé de seulement vingt-deux ans, est nommé pour lui succéder comme professeur de grec. Il épouse Florence Estienne, la fille du célèbre imprimeur et humaniste Henri Estienne. Cette alliance le place au centre du monde de l’érudition européenne.

La carrière académique en France

Malgré son prestige académique à Genève, Casaubon peine à y vivre décemment. La ville est appauvrie et menacée. Il cherche une position plus stable en France.

Professeur à Montpellier

En 1596, Casaubon accepte un poste de professeur de grec à l’Université de Montpellier, dans le sud de la France. L’Édit de Nantes (1598) semble promettre une ère de tolérance pour les protestants.

Son enseignement attire les étudiants, mais il se heurte rapidement à l’hostilité de ses collègues catholiques. L’université est un foyer de tensions. Casaubon, par sa rigueur et son refus du compromis intellectuel, s’y fait des ennemis.

L’appel de Paris et la protection d’Henri IV

Sa réputation atteint Paris. Le roi Henri IV, cherchant à pacifier le royaume, souhaite attirer les plus grands esprits à son service, quelle que soit leur confession. Il invite Casaubon à Paris en 1600.

Le roi lui confie la charge de « garde de la Bibliothèque du Roi ». Casaubon se voit promettre une chaire au Collège de France. Sa situation matérielle s’améliore considérablement. Il a accès à des manuscrits rares et fréquente les cercles du pouvoir.

La grande polémique

La faveur du roi n’est pas désintéressée. Henri IV et son entourage voient en Casaubon un esprit modéré. Ils espèrent que sa conversion au catholicisme servirait d’exemple à l’aristocratie protestante.

La pression de la conversion

Casaubon est entraîné dans des « conférences » ou disputes théologiques publiques. La plus célèbre est la Conférence de Fontainebleau (1600), où il doit débattre avec le cardinal Du Perron.

L’érudit protestant est pris au piège. S’il défend trop ardemment sa foi, il déplaît au roi. S’il cède, il trahit sa conscience. Casaubon refuse obstinément de se convertir. Il maintient que la vérité se trouve dans les Écritures et les textes des Pères de l’Église, lus sans les déformations de la tradition scolastique.

Le défi des Annales de Baronius

Pour prouver sa loyauté et l’utilité de son savoir, Casaubon se voit confier une tâche immense : la réfutation des Annales Ecclesiastici du cardinal Cesare Baronius. Baronius avait rédigé une histoire massive de l’Église pour défendre la primauté du pape et la légitimité de la tradition catholique.

Casaubon doit répondre sur le même terrain : l’histoire et la philologie. Il doit prouver que Baronius a mal interprété, ou falsifié, les sources antiques. C’est un travail colossal qui l’occupera jusqu’à sa mort.

L’exil anglais et la consécration intellectuelle

La position de Casaubon à Paris, toléré mais suspect, devient critique après l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac en 1610. La protection royale disparaît, laissant le champ libre à ses adversaires.

Le refuge auprès de Jacques Ier

Craignant pour sa sécurité, Casaubon accepte l’invitation de Jacques Ier d’Angleterre. Le roi anglais, lui-même théologien, est un admirateur de l’érudition de Casaubon. Il l’accueille à bras ouverts.

L’Angleterre lui offre la paix, une pension généreuse et la dignité de prébendier de la cathédrale de Canterbury. Il est traité avec un respect qu’il n’avait jamais connu en France. C’est dans ce climat apaisé qu’il reprend son travail sur Baronius.

La datation du Corpus Hermeticum

En 1614, Casaubon publie ses Exercitationes contra Baronium (Exercices contre Baronius). L’ouvrage est une critique point par point. Il y fait une découverte qui va marquer un tournant dans l’histoire intellectuelle de l’Occident.

En examinant les sources de Baronius, il s’attarde sur le Corpus Hermeticum. Ces textes, attribués au mythique sage égyptien Hermès Trismégiste, étaient au cœur de la pensée de la Renaissance. Des penseurs comme Marsile Ficin et Pic de la Mirandole y voyaient une « antique théologie » (Prisca theologia) antérieure à Moïse et Platon, fondant la magie naturelle et l’alchimie.

Par une analyse philologique implacable, Casaubon démontre que ces textes ne peuvent être antiques. Il analyse le vocabulaire grec, les structures grammaticales et les concepts philosophiques. Sa conclusion est sans appel : les textes contiennent des éléments néoplatoniciens et des termes qui n’existaient pas avant le christianisme. Il les date du IIe ou IIIe siècle après J.-C.

Cette datation détruit le mythe de l’antique sagesse égyptienne. Elle sape la légitimité de tout l’édifice de l’hermétisme et de la magie de la Renaissance. La critique textuelle s’impose comme une science historique rigoureuse.

Isaac Casaubon meurt à Londres en juillet 1614, peu après cette publication majeure. Il est enterré à l’abbaye de Westminster.

Son héritage est immense. Il ne fut pas un philosophe au sens où il aurait créé un système. Il fut mieux que cela : il fut un artisan de la vérité. En appliquant une méthode critique rigoureuse aux textes, il a nettoyé le passé de ses mythes. Il a montré que l’histoire des idées avait une chronologie et que les textes devaient être lus dans leur contexte. En ce sens, il est l’un des pères de la méthode historique moderne, un humaniste qui, par amour des lettres anciennes, a ouvert la voie à la critique des Lumières.

Pour aller plus loin

  • Louis-Jules Nazelle, Isaac Casaubon: Un intellectuel européen de la Renaissance, Ampelos
  • L J Nazelle, Isaac Casaubon, (en anglais)
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